Journées qui filent sans qu’on puisse les retenir – surtout en décembre, quand il faut boucler les dossiers liés à la fin de l’année civile, quand les sollicitations sociales s’intensifient, quand la préparation des fêtes exige de penser à mille détails. Pression pour tout accomplir, frustration de sans cesse courir, fatigue du corps et du sourire… Mais comment ralentir ?

Éternelle question, même en ayant conscience qu’il y a de la fuite dans la multiplication des activités. Fuite du vide surtout : se conformer au modèle de la société, cavaler comme les autres, parce que c’est comme ça, parce qu’on manque d’espace pour interroger les habitudes. Est-ce vraiment la faute du temps ? Entre nous, on peut le reconnaître : le problème ne découle pas des minutes trop courtes… Le problème, c’est de faire les bons choix.

Mettre le temps au service de ce qui importe vraiment : voilà l’équation que chaque personne tente de résoudre. Parfois, la cadence est ultra-rapide et c’est délicieux ainsi. Parfois, c’est la lenteur qui est le tempo adéquat. Tâtonner, jongler, s’adapter – l’enjeu est de rester connecté à sa boussole intérieure, s’ajuster en fonction de l’objectif poursuivi.

Alors que 2026 est au bout de la rue, alors que l’IA change la donne, je m’interroge sur la pertinence de ma présence sur les réseaux sociaux. Depuis 2016, je publie deux fois par semaine – des chroniques, une transmission poétique, un podcast, des vidéos… Avec curiosité, avec constance, en sortant de ma zone de confort, en dépassant mes peurs, en aiguisant mes compétences, j’ai exploré les formats pour faire circuler du beau et du profond. Toujours, une parole fidèle à mes convictions et à mon cœur. Et je suis fière d’avoir provoqué des émotions positives chez des milliers de lecteurs et lectrices. Vos retours chaleureux m’ont encouragée et me touchent encore énormément.

Aujourd’hui, je crois pourtant qu’il est sain de revoir comment j’utilise mon temps, mon énergie, mon argent. Je ressens physiquement que l’injonction à faire toujours plus est devenue stérile et mortifère. Je ne peux pas rivaliser avec les machines qui produisent des kilomètres de textes en quelques secondes. Pour mettre de l’âme dans mon travail, moi j’ai besoin d’alterner inspiration, digestion, création, repos. Et pour payer mes factures, j’ai besoin d’investir mon talent dans d’autres champs, avec d’autres publics.

Bref – peu importe ma cuisine interne – j’ai besoin d’un nouvel alignement, d’une présence plus légère sur les plateformes. Je vais donc m’autoriser à passer, à partir de janvier, à une publication par semaine. Je fais confiance que les personnes intéressées pourront consulter mes publications plus anciennes pour découvrir davantage mon travail littéraire.

En prenant cette décision, l’horizon s’ouvre, laissant de la place au neuf, à l’inattendu, à la joie. Que c’est bon de rectifier le cap !

Et vous, c’est quoi votre rapport au temps en ce mois de décembre ? Des changements de priorités en vue ?

> Cette chronique appartient à la série 2025, nommée « Accalmie ». Une série pour explorer les voies vers la paix, pour oser l’apaisement, la réconciliation, la détente, l’embellie, la main tendue…  Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.