Trois heures du matin. C’est une contraction qui réveille Hélène. Le travail a commencé, elle ne peut empêcher un frisson de la parcourir, un frisson qui mêle peur et excitation. Elle tente de calmer le battement de son cœur à mesure que sa respiration change, que la douleur devient plus intense, que son corps s’ouvre pour permettre l’arrivée du bébé. Quand le matelas devient trempé, elle sait qu’il est temps de sortir du lit, secouer Camille qui dort encore, rassembler les affaires pour partir à la maternité.

En octobre, les examens du printemps semblent encore loin. Mais Quentin devine que tout se joue dès maintenant. Pour gagner sa place en médecine, pour emmagasiner toutes les informations nécessaires à sa réussite, il va falloir adopter une discipline de fer. Il est inquiet et serein à la fois : certes, l’enjeu est de taille mais il a tellement envie de porter la blouse qu’il fait confiance en ses capacités d’apprentissage, en ses facultés de concentration.

Tous les jours, la sportive consulte le site web qui affiche le décompte des jours jusqu’au début des jeux olympiques, cet hiver à Milan. Première fois qu’elle participera à des JO, dans sa discipline, le patinage. Elle a hâte même si l’échéance la fait trembler… Sera-t-elle au niveau de la compétition ?

Pas besoin d’accoucher, de passer des examens, ou de se transformer en sportif de haut niveau pour connaître cette expérience : celle de l’heure de vérité. Quand on découvre soi-même l’étendue de ses aptitudes. Du courage, de l’intelligence, de la dextérité – il y a des moments où le destin veut découvrir ce qu’on a dans le ventre.

L’automne est souvent la période des plus grands défis professionnels, quand l’agenda est chargé, qu’on doit prouver ses qualités et compétences.

Je crois que cet automne est aussi un moment d’immense défi collectif. La situation est instable, survoltée, anxieuse. Pour bâtir un avenir qui suscite de l’enthousiasme, il faudra reprendre le dialogue, s’écouter, se respecter, construire des alliances autour de valeurs communes, en osant mettre de côté nos dissensions. Œuvrer au nom de notre humanité partagée, au nom des générations qui viennent – parce que l’effondrement n’est pas une fatalité. Parce que l’épreuve est l’occasion de montrer notre sagacité, notre créativité, notre générosité, et toute l’ampleur de nos talents.

> Cette chronique fait partie de la série 2025, nommée « Accalmie ». Une série pour explorer les voies vers la paix, pour oser l’apaisement, la réconciliation, la détente, l’embellie, la main tendue…  Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.