Quand j’ai la tête pleine de shampooing, le corps savonneux, les mains mouillées, franchement, ce n’est pas pratique. Mais les idées se moquent de mes contraintes ordinaires, elles me visitent selon leur bon plaisir, histoire de se faire mousser… Et donc je dois accélérer le mouvement, pour retirer la mousse justement, m’enrouler dans une serviette et courir vers papier et stylo. Hop, cueillir l’idée quand elle est fraîche, avant que l’oubli l’efface ou la rende terne….

La semaine dernière, j’ai ainsi récolté une idée vitaminée alors que je tournais autour du problème depuis quelques semaines déjà. Je cherchais comment relancer ma campagne de financement participatif pour éponger une partie des frais liés au développement du Podcast « L’Expérience Poétique ». Que proposer comme contrepartie à de potentiels donateurs ? Quel produit pourrait les inciter à contribuer généreusement ? Je voulais offrir un cadeau personnalisé et utile, qui réponde à un besoin… Quoi ?

On dit parfois que l’évidence est sous les yeux… Ce jour-là, elle était sous le jet d’eau chaude. En pressant le tube de gel douche, j’ai repensé à un dîner récent avec mon amie Alexandra, qui m’a plusieurs fois manifesté son soutien. Pour la remercier, j’avais apporté trois recueils de poésie où j’avais préalablement sélectionné des pages en pensant très fort à elle. Mon intuition m’avait guidée vers des textes assez mystiques, dont le sens m’échappait partiellement.

Quand le serveur a retiré les plats, alors qu’on papotait depuis une bonne heure, j’ai dit à Alexandra que j’avais des poèmes pour elle, pour lui en faire la lecture. Elle a souri, curieuse. Quels étaient les livres que j’amenais ? Il y avait un fragment du poète soufi Rûmî, et deux extraits beaucoup plus contemporains, Alicia Gallienne d’un côté, et Zéno Bianu, de l’autre.

D’une voix posée, j’ai démarré la lecture. Le sens de chaque texte est devenu limpide. Dans chacun, il y avait des phrases qui répondaient directement à notre conversation, qui procuraient un éclairage neuf et fabuleusement pertinent à des soucis évoqués. Stupéfiant de constater la résonance et la profondeur que présentaient les mots poétiques. Nous avons relu ensemble chaque poème, troublées et touchées à la fois.

Quand on s’est finalement séparées, mises dehors par le serveur qui bouclait son service, nous nous sommes regardées avec émotion. Il venait de se passer quelque chose d’étrange et d’intime, qui nous liait davantage. Et sur le chemin du retour, je me suis sentie envahie d’une grande joie – quelle chance d’être une messagère ! Bonheur de dialoguer ainsi avec la poésie, cette poésie qui sait jouer les oracles.

J’étais en train d’étaler un après-shampoing à l’odeur sucrée, quand j’ai eu un flash. Voilà ce que je devais faire… Des consultations poétiques ! Proposer à mes donateurs donatrices de répondre à une question qui les tracasse par un ou plusieurs poèmes… Je me suis rincée de façon express, et je me suis précipitée pour noter.

En réfléchissant, j’ai décidé de décliner la proposition en deux options. J’ai établi un premier protocole qui se déroule par écrit, via mail, et un second par téléphone, pour un échange singulier et puissant. Je fais confiance à l’intelligence sensible de la poésie pour faire surgir le propos qui alimentera l’imaginaire de la personne qui questionne. Je me fais confiance pour choisir à chaque fois, dans ma foisonnante bibliothèque, le texte juste, celui qui viendra inspirer, ou débloquer le nœud inconscient de la personne qui consulte.

Bref, il n’y a plus qu’à ! J’ai aménagé du temps dans mon agenda et je suis impatiente de propulser cette initiative. Intéressé·e ? C’est simple, il suffit de passer par ma page Tipeee. Vous recevrez un mail dans les 48 heures après votre don pour vous détailler le protocole. Facile, rapide et insolite…

Alors, vous tentez cette nouvelle expérience poétique ?

> Cette chronique fait partie de la série 2022 « de la confiance », parce que la confiance, en soi, en l’autre, en la vie, je suis convaincue que cela change une trajectoire humaine… Vous aimez ce que je publie ? Tant mieux ! RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, des idées lecture, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016. Et si vous croyez en la nécessité de faire sa part de colibri, partagez ce texte !

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