Auteure | Conférencière | Coach

2025 / 4 : CHOISIR LA PAIX

Au début des années 90, le Rwanda est un pays qui a la réputation d’être calme, avec une économie en plein essor. Les observateurs étrangers ne voient rien de la haine qui monte au sein de la société. Soudain, en avril 1994, tout s’emballe, l’assassinat du président entraîne le déclenchement d’un génocide monstrueux, qui fera un million de morts en trois mois. Certes, il aura fallu quelques jours pour basculer vers l’horreur mais le terrain était prêt depuis longtemps.

Alors que l’Allemagne s’apprête à glisser un bulletin dans l’urne, alors que la nouvelle équipe à Washington s’amuse à créer des frictions corrosives, alors que les discours belliqueux se multiplient, je reconnais que j’ai peur. Peur de ce qui peut se passer pour notre pays, notre continent, notre planète. Peur de cette violence qui flotte dans l’air depuis des années et qui cherche maintenant à se déverser tel un tsunami.

Contrairement aux esprits chagrins, je sais que ce n’est pas dans notre intérêt collectif de se détester, se combattre, se détruire. La guerre apporte souffrance et misère. Elle demande d’immenses efforts pour s’en dépêtrer, laissant toujours une population brisée par l’expérience de la férocité et de la mort. En rien, cela ne ressemble à un futur désirable.

Alors ? Alors, il est temps d’infléchir la dynamique. Prévenir plutôt que guérir. S’opposer à un langage vidé de sens, refuser la loi du plus fort, dénoncer la recherche de boucs émissaires, insister sur ce qui nous rassemble – notre humanité partagée. Enrayer ce mécanisme qui nous pousse à vouloir avoir raison, se mettre en colère, passer brusquement à l’acte.

Au-delà des équilibres géopolitiques qui nous dépassent, il est temps de contribuer à éteindre l’incendie, trouver des voies, chacun où on est, avec les moyens du bord, pour colmater les brèches, bâtir des ponts, participer à l’espoir.

Philosophiquement, éthiquement, c’est quand même un chantier beaucoup intéressant à mener : braver le cycle sempiternel de la violence. Se relier à Nelson Mandela, à Martin Luther King, à Malala Yousafzai, à toutes les figures qui ont défendu les droits des plus vulnérables, qui ont appris à pardonner, qui ont œuvré pour nourrir l’envie de coopérer, pour fédérer autour de solutions généreuses. Construire un avenir dont nous serons fiers, un avenir réellement inédit.

C’est maintenant que ça se joue. Pour nous, pour nos enfants.

> Cette chronique fait partie de la série 2025, nommée « Accalmie ». Une série pour explorer les voies vers la paix, pour oser l’apaisement, la réconciliation, la détente, l’embellie, la main tendue…  Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.

> Besoin de mots doux dans vos oreilles ? Découvrez le pouvoir de la poésie contemporaine à travers des capsules courtes et colorées. Les épisodes du podcast « L’Expérience Poétique » sont disponibles sur les plateformes (spotify, deezer, apple podcast, amazon, youtube, etc). Je lis mes poèmes préférés pour vous offrir un shoot de beauté et d’optimisme : des vitamines qui sauront accompagner vos journées !

> Votre soutien m’est précieux : merci pour les abonnements à ma page, ma newsletter, mon podcast, merci pour vos dons… Toutes les infos, tous les contenus écrits et audio, sont accessibles en ligne.

Pour laisser un commentaire, retrouvez ce texte sur ma page FB.

Pas de commentaire

Vous pourriez aimer aussi

Qui suis-je ?

Qui-suis-je
Pour changer le monde : changeons les récits qui circulent. J'ai à coeur de remettre joie, beauté et optimisme dans les imaginaires collectifs.

Newsletter

SUIVEZ-MOI SUR FACEBOOK