Auteure | Conférencière | Coach

2023 / 8 : FAIRE LE VIDE, OUVRIR L’ESPACE

Le mouvement a démarré avec le surgissement du printemps. Trier, jeter, ordonner. D’abord, les placards de mon appartement, les papiers administratifs, les affaires en suspens. Et puis, frénétiquement, les photos dans mon téléphone, les dossiers de mon ordinateur, les mails entassés dans les messageries. Se débarrasser de l’ancien, du périmé, de l’encombrant. Une pulsion à faire le vide, pour larguer les amarres.

Une pulsion que l’arrivée à Athènes ne calme pas. Certes, il y a les ruines à visiter. Je les contemple en était consciente de mon absence. Je suis absorbée par les trucs à régler, par mon désir absolu et bizarre de faire place nette. Athènes se montre conciliante avec ma présence transparente : les habitants sont occupés à célébrer la Pâque orthodoxe, les boutiques sont fermées, les rues dorment – seuls les touristes continuent à courir, accumuler les images, réunir les preuves de leur passage productif dans la cité. Les chats les ignorent, eux qui se baladent comme toujours victorieux et sereins. Les chats qui se moquent aussi de mon cerveau, en quête de vacance.

Pourtant, c’est connu, la nature déteste le vide. Dans ma tête, la surface libérée se retrouve squattée la nuit par les cauchemars ; le jour, les questions prennent le relais. Le tapage classique : qui suis-je, où vais-je, quel est le sens, pour quoi. Parfaitement adapté au décor. Dans l’Agora, j’observe les statues, j’espère entrevoir Socrate et Platon, les saisir en pleine discussion. J’aimerais entendre les philosophes parler sagesse, amour, destin, qu’ils éclairent mon esprit empêtré dans sa volonté de tout effacer et tout remettre en cause.

Dans le bateau, je regarde la mer. Enfin quitter la ville, aller chercher l’horizon, le silence total, l’invisible qui fait danser les particules de lumière sur l’eau. Accepter de commencer l’Odyssée ainsi. Par le décalage entre la splendeur de la Grèce et la perception intérieure du manque. Par le sentiment de perte. Par l’ouverture immense à ce qui n’est pas encore là, à ce que mes pas poursuivent, à ce que mon cœur appelle. Moi je ne sais pas, mais la vie, elle, sait. Allez chérie, confiance, bientôt, tu poseras le pied sur une île, bientôt, le soleil réchauffera ta plume, bientôt apparaîtra l’imprévu, le trépidant, le romanesque. Bientôt.

> Cette chronique fait partie de la série 2023 « de l’invisible ». L’invisible, c’est quoi ? Mystérieux et simple à la fois : je le définirai comme un hasard, un ressenti, un regard vers les étoiles. Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016. Et si vous croyez en la nécessité de faire sa part de colibri, partagez ce texte.

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