Auteure | Conférencière | Coach

2021 Chronique V19 – VOULOIR DES MOTS DOUX

Souvenir scolaire. En classe de Troisième, la prof nous demande d’étudier le roman de Choderlos de Laclos, « Les liaisons dangereuses ». Lire, c’est facile pour moi, alors je plonge dans le récit. Très vite, en découvrant les personnages principaux et les objectifs qu’ils poursuivent, je suis envahie par un malaise. Progressant dans la fable, je m’empêtre dans les questions inconfortables : est-ce que le bouquin décrit ce qui m’attend, une société où certaines personnes sont utilisées comme des pions ? Faut-il se préparer à un avenir où le verbe est vengeur et assassin, où se pratiquent des jeux cruels ? Faut-il considérer cette intrigue comme un avertissement ?

Je ne me souviens pas le décryptage mené en cours, mais je suis sûre d’avoir croisé à maintes reprises, par la suite, lors de mes études, dans les médias, dans des fictions, ce même cynisme que j’avais trouvé glaçant. Un cynisme qui ne prend même pas la peine de se cacher car il se revendique comme une marque de la tradition intellectuelle française, comme l’indicateur d’un esprit vif. Comme si la gentillesse, au contraire, était la preuve d’une faiblesse, d’une naïveté, d’un manque d’intelligence.

Pendant longtemps, en écrivant, pour être prise au sérieux, j’ai donc pris soin de me tenir éloignée des bons sentiments, du pathos, et de tout ce qui pourrait être étiqueté comme gentillet. Sans tomber moi-même dans le verbe féroce, je faisais attention : rester dans une forme de réserve, dans une écriture un peu froide, laisser la tête s’exprimer, tenir le cœur silencieux.

Mais je n’ai pas réussi. Ou plutôt je n’ai plus eu envie de réussir à rentrer dans le moule qu’on m’avait vendu. Je ne veux plus rester à distance, détachée. Dans ma vie, par tout un processus de décontamination, je me suis mise à mesurer l’impact d’un mot gentil, d’un encouragement, d’un compliment. En littérature, un peu par hasard, je me suis mise à lire de la poésie, avec toute la place qu’elle laisse à l’ardeur, au sentimental, à l’élan des émotions.

Aujourd’hui, j’ai envie d’aller plus loin, me faire ambassadrice des mots doux. Parce que la douceur n’empêche pas l’intensité. Parce que la vérité n’a pas besoin des habits de la dureté. Au quotidien, ça signifie que je suis plus vigilante à ma manière de communiquer, je suis attentive à la façon dont je formule mes opinions, j’évite le jugement et le dénigrement, partout je tente d’abord de voir le beau, le nommer, soutenir ce qui nourrit la confiance.

Et côté professionnel, cette envie est grandement à l’origine du projet de podcast poétique. Répandre la joie que me fait ressentir la poésie, son vocabulaire imagé, son lyrisme éclatant. Parce que dans la poésie, l’amour a une place immense – l’amour au sens large, décliné dans toutes ses couleurs. L’amour, je le confesse volontiers, c’est LE sujet qui m’intéresse. Parce que l’amour est ce qui nous met en mouvement, ce qui nous relie, ce qui nous grandit. Parce que l’amour est au cœur de la vie – et tant pis si ça sonne comme une extrême banalité d’écrire pareille phrase.

Alors, voilà, à partir du 27 septembre, je vous propose une nouvelle nourriture pour vos oreilles. Le podcast « L’expérience poétique » sera un format court, pour diffuser une poésie sensible et contemporaine, une poésie à la fois facile d’accès et porteuse d’une délicatesse qui fait du bien à l’âme. Dépoussiérer la poésie de la vision sérieuse où elle est enfermée pour offrir à chacun chacune un voyage, une exploration sensorielle, un shoot de beauté.

Au passage, j’en profite pour vous remercier, lectrices et lecteurs fidèles, pour tous vos commentaires – pas toujours le temps de répondre et pourtant je suis si souvent touchée par vos phrases. Et pour celles et ceux qui ont fait un don, qui me donnent les moyens de faire naitre ce projet poétique, ma position se résume en un mot : gratitude.

> Et vous, vous la voyez cette trainée de poudre qui se répand ? Vous sentez comme il est facile de s’approprier le pouvoir des mots doux ?

> Envie d’embarquer avec moi dans mes nouvelles aventures ? Contribuez à mon projet de podcast ! La poésie, c’est LE lieu de la puissance, la puissance des émotions, la puissance de l’émerveillement, la puissance de la connexion à ce qui nous dépasse… cette puissance du sensible dont notre époque, nos âmes, ont tellement besoin – comme une eau aux pouvoirs magiques. Le projet sera lancé le 27 septembre, je vous réserve des surprises magnifiques qui vous donneront des frissons.

Je vous mets ici le lien vers la bande-annonce du projet.
Et là, le lien vers mon compte tipeee.

> Pour laisser un commentaire, retrouvez ce texte sur ma page FB. 

Pas de commentaire

Qui suis-je ?

Qui-suis-je
Pour changer le monde : changeons les récits qui circulent. J'ai à coeur de remettre joie, beauté et optimisme dans les imaginaires collectifs.

Newsletter

SUIVEZ-MOI SUR FACEBOOK