Auteure | Conférencière | Coach

2021 Chronique V6 – VRAIMENT AIMER LES HOMMES

Comme mes sœurs, j’ai tout connu. Dans l’intimité d’une chambre et dans la nuit dehors, dans la sphère professionnelle et dans la vie de tous les jours, parce que femme, j’ai vécu la violence, l’humiliation, la peur, la honte, le silence, j’ai été meurtrie dans mon corps et dans ma chair. De vilains heurts qui ont laissé de vilaines traces sur ma peau.

Comme mes sœurs, ces expériences ont nourri ma colère. Pourquoi devais-je subir cela ? Au nom de quoi tant d’injustice ? Comment me résoudre à ce que le monde fonctionne ainsi, sur l’oppression de la moitié de l’humanité ? J’ai cherché à comprendre, j’ai lu, j’ai battu le pavé, levé le poing, crié fort.

Parallèlement, pendant des années, comme d’autres de mes sœurs, j’ai cheminé pour récupérer ma pleine intégrité, pour guérir de mes blessures, pour reconstituer mes forces. Ne pas se contenter de la femme brisée. Restaurer mon équilibre, retrouver ma stabilité. Je voulais être une femme épanouie, au-delà des étiquettes. C’est-à-dire ni une poupée ni une courtisane ni une Sainte ni une wonderwoman ni une infirmière. Aucune de ces étiquettes, ou alors toutes à la fois, et bien d’autres encore, d’autres que je voulais choisir librement. Au fond, je voulais être juste moi, celle qui écrit et qui parle, en paix avec moi-même, en contact avec mes ressources et mes potentiels. Je voulais être reine dans mon royaume, être souveraine dans ma propre existence. J’ai travaillé dur dans cette direction jusqu’à atteindre une certaine sérénité, une sérénité construite sur une détermination bien établie en moi.

Et soudain, dernièrement, une ouverture, une prise de conscience, une rencontre – un basculement s’est opéré. Alors que mon regard sur notre société reste acéré, alors que je mesure toujours le chemin à parcourir pour moi comme pour mes sœurs, j’ai compris un truc. Pour que les choses bougent, pour que les hommes rejoignent les femmes dans ce combat qui les concerne tout autant, il faut déposer les armes. Renoncer à la panoplie de guerrière que revêt la fabuleuse Athéna. Changer d’archétype, adopter un autre regard, voir les blessures dans l’autre camp et tendre la main. Proposer un cessez-le-feu, puis inviter nos partenaires à jouer une autre partition, délivrée des habitudes de mépris, de pouvoir, de brutalité. Les inviter depuis un autre espace en soi que celui de la belligérance. Dialoguer avec eux depuis cette partie en soi reliée au cosmos, cette partie d’amour, qui ne se résume pas à une formule, qui ne s’enferme pas dans une phrase, qui ne se découvre que par tâtonnement. Parce qu’il n’y a que l’amour qui donne l’envie de se transformer, il n’y a que l’amour qui fait des miracles, et notre terre a tellement besoin de miracle en cette époque inédite et périlleuse.

Oh cette révolution de la pacification et de la main tendue…. Comme elle métamorphose tout ! Comme elle permet d’envisager d’autres alliances ! Quelques jours après le 8 mars, après les rappels nombreux et nécessaires des chantiers qu’il reste à mener pour les femmes, j’ai envie de poser un vœu, une vision pour notre avenir collectif : je rêve d’une humanité débarrassée de ses rapports de domination, une humanité qui comprend enfin la danse du yin et du yang, une danse magnétique où les polarités sans cesse s’inversent, une danse dans laquelle il serait absurde que l’un des pôles contrôle l’autre, une danse magnifique qui déplace des montagnes, qui mobilise l’énergie pour s’attaquer enfin aux vrais problèmes, sociaux, écologiques, éducatifs… Il est temps, oui, il est grand temps de sortir des cases étroites qui nous séparent et nous opposent, oh comme il est temps de construire des ponts pour œuvrer ensemble vers un monde plus humain et plus vivant.

Et vous, vous la voyez comment la relation entre le yin et le yang ?

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