M’Chroniques n°22 – MESSAGE D’ICI ET D’AILLEURS, D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
- novembre 12, 2020
- by
- Mathilde Vermer
L’Amérique va avoir de nouveaux leaders, un nouveau tandem au sommet. Ils héritent d’un pays profondément divisé. Et la tâche ne va pas être facile pour rassembler à nouveau les forces, dans un contexte si tendu.
A vrai dire, j’ai l’impression que tous les pays sont très divisés en ce moment. Le nôtre aussi. C’est comme si nous avions développé des opinions sur de multiples sujets et nous avions décidé de nous emprisonner dedans. Le monde n’existe plus : à la place, il y a des centaines, des milliers, des millions de bulles, étanches les unes aux autres, parfois même hostiles les unes envers les autres. Comme si nous ne pouvions plus fréquenter des gens qui pensent différemment.
Mais pourquoi les opinions ont-elles pareil impact ? Pourquoi avoir oublié l’enseignement de Socrate qui nous encourage à dépasser l’opinion, à sortir de nos cavernes, pour embrasser une recherche de vérité plus vaste ?
Je me rappelle, quand j’étais lycéenne, en cours de philo, je trouvais ça très étrange ce concept de vérité avec un grand V. Je n’arrivais pas à saisir ce qui se cachait derrière ce mot.
Quelques années plus tard, je suis partie en Inde pour étudier l’histoire, la sociologie et la littérature. Et sans m’en rendre compte, petit à petit, j’ai plongé dans la philosophie indienne. Plonger comme on plonge dans la mer. Être toute mouillée. Sauf que le maillot de bain n’a jamais séché. La mer est restée avec moi, elle s’est infiltrée en moi. Il y a plusieurs idées qui sont devenues complètement miennes. L’idée que c’est une illusion la séparation entre moi et les autres. C’est aussi une illusion de penser que règne la séparation entre nous, humains, et la terre. Enfin, c’est encore une illusion de croire en la séparation d’avec le divin, et peu importe le nom qu’on lui donne. La philosophie indienne pose le principe de l’unité et nous invite à cheminer dans le réel pour en faire l’expérience.
De retour en France, imprégnée de ces idées, j’ai continué ma quête – parce que c’est ainsi que se nomme ce chemin socratique vers la Vérité. J’ai été écouter des conférences, j’ai pris des cours sur les diverses sagesses du monde. J’ai entendu d’autres mots pour évoquer ce qui est la grande invitation pour chaque âme qui a la chance de naître. J’ai entendu ce mot fort et banal à la fois : amour. Pareil, à écrire avec un grand A, parce qu’il ne se résume pas à un sentiment romantique. Nous sommes tous invités à agrandir l’espace de l’Amour dans nos vies, pour toutes nos actions et relations. Par toutes les traditions spirituelles, nous sommes invités à ressentir avec le cœur, à interagir au quotidien avec bienveillance, à limiter les jugements et projections fabriqués par la tête. En fait, c’est par l’Amour que nous pouvons vivre cette expérience de l’unité.
Évidemment, ce n’est pas simple. Mais c’est intéressant. Et c’est beau comme challenge, à la fois individuel et collectif. Ce n’est pas un machin niais pour une bande d’illuminés. Ce n’est pas quelque chose non plus qui mérite le mépris et la moquerie. C’est quelque chose qu’il est grand temps de revaloriser et de s’approprier. Il est grand temps de lâcher nos opinions bornées et d’apprendre, comme le Petit Prince de St Exupéry, à regarder avec le cœur. Parce que la vie est tellement plus douce quand on met l’Amour et la gratitude au centre de nos journées. Et parce qu’on ne pourra pas construire d’autres futurs si on ne joue pas la carte de l’unité.
Et vous, ça vous parle cette notion d’unité ? Vous en faites l’expérience dans votre vie ?
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